Ce 13 avril 2011, la mission d’information sur la prostitution en France a rendu public son rapport, issu d’un travail considérable, alimenté par l’audition de plus de 200 personnes. Voici ce rapport en téléchargement et la liste des 30 propositions recommandées par les parlementaires.
À lire également : Rapport parlementaire sur la prostitution, une première piqure de rappel, juillet 2011. Nous vous proposerons prochainement des analyses thématiques du contenu de ce rapport très dense. En attendant, voici la liste synthétiques des trente propositions de la mission d’information. Chaque proposition indique entre parenthèse l’organisme ou le moyen envisagé pour sa mise en œuvre.Rapport de la mission d’information parlementaire sur la prostitution en FranceRapport de la mission d’information parlementaire sur la prostitution en France « Prostitution, l’exigence de responsabilité : en finir avec le mythe du plus vieux métier du monde » – Liste des propositions
– Proposition n° 1 : Créer un délit sanctionnant le recours à la prostitution (loi) ; – Proposition n° 2 : Prévoir pendant les six mois précédant l’entrée en vigueur de la pénalisation des clients, une campagne nationale de communication sur la prostitution, notamment en direction des clients (ministère chargé des droits des femmes). – Proposition n° 3 : Dispenser effectivement un enseignement en matière d’éducation à l’égalité de genre dès l’école primaire et à tous les niveaux de formation (ministère de l’Éducation nationale). – Proposition n° 4 : Mesurer l’impact de la pornographie sur les représentations de la femme et l’égalité de genre, notamment chez les jeunes, sur la base d’une enquête universitaire commandée par le ministère chargé de la Jeunesse (ministère chargé de la Jeunesse). – Proposition n° 5 : Améliorer l’accès au droit des personnes prostituées en :- sensibilisant les forces de l’ordre et les personnels de justice à la vision des personnes prostituées comme des victimes plutôt que comme des auteurs d’infraction, disposant de l’intégralité des droits fondamentaux et notamment du droit de porter plainte (ministères de l’Intérieur et de la Justice) ;
- formant les forces de l’ordre à la réception des plaintes des victimes de la traite (ministère de l’Intérieur) ;
- rappelant, par voie de circulaire, que la plainte d’une personne étrangère en situation irrégulière doit être enregistrée (ministère de l’Intérieur).
- n’exigeant plus d’ITT pour les victimes de proxénétisme dans l’accès à la CIVI (loi) ;
- réfléchissant à l’élaboration d’un barème national pour évaluer les préjudices subis (ministère de la Justice) ;
- disposant de statistiques sur les indemnisations allouées aux victimes (ministère de la Justice).
- porter d’un à trois mois le délai de réflexion et de rétablissement (décret) ;
- prévoir une délivrance de plein droit d’une carte de résident en cas de condamnation de l’auteur de traite ou d’exploitation sexuelle (loi) ;
- créer une procédure subsidiaire d’obtention d’une carte de séjour s’il existe des motifs raisonnables de croire que la personne est une victime, avec avis d’une commission départementale (loi) ;
- renouveler automatiquement le titre de séjour obtenu sur le fondement de l’article L. 316-1 du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile tant que des poursuites pénales sont en cours (loi) ;
- permettre aux victimes de la traite, de se domicilier auprès d’une association ou de leur avocat pour leurs démarches administratives (loi) ;
- rappeler par voie de circulaire l’ensemble des bonnes pratiques à mettre en œuvre (circulaire du ministère chargé de l’immigration).
- former les agents de l’OFPRA et de la CNDA aux spécificités de la situation des victimes de la traite (ministère chargé de l’Immigration) ;
- examiner les demandes formées par ces dernières, comme le permet le règlement Dublin II (ministère chargé de l’Immigration) ;
- donnant accès au RSA aux victimes qui obtiennent un titre de séjour sur le fondement de l’article L. 316-1 du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (loi) ;
- donnant accès à l’allocation temporaire d’attente aux personnes dont on peut raisonnablement penser qu’elles sont victimes de la traite ou d’exploitation, le versement de cette allocation devant être prévu jusqu’à ce que la réinsertion ait été effective (loi).
- créant, dans les plus grands centres urbains, des structures spécifiquement dédiées à leur prise en charge (ministère de la Cohésion sociale) ;
- mettant en réseau certaines structures susceptibles d’accueillir ce type de personnes (ministère de la Cohésion sociale).
- indiquant par voie de circulaire que ces personnes font partie des publics prioritaires pour l’accession au logement social (ministère chargé du logement) ;
- finançant l’achat d’appartements par les associations spécialisées (ministère de la cohésion sociale et collectivités territoriales).
- envisageant l’instauration d’un programme de protection des victimes et des témoins (ministères de la Justice et de l’Intérieur) ;
- facilitant l’arrivée en France des membres de leur famille restés dans leur pays d’origine (loi) ;
- rendant de droit le huis clos au procès, sur la demande des victimes de traite et de proxénétisme aggravés (loi).
- en ajoutant aux missions des comités départementaux de prévention de la délinquance (CDPD) l’élaboration et le pilotage de l’accompagnement intégral des personnes prostituées et la lutte contre la traite (décret) ;
- en créant au sein de chaque comité départemental de prévention de la délinquance (CDPD) une sous-commission chargée de la prostitution et de la traite des êtres humains (décret) ;
- en donnant instruction aux conseils locaux de sécurité et de prévention de la délinquance de consacrer au moins une réunion par an à un état des lieux de la prostitution si cette dernière existe dans la zone concernée (circulaire du ministère de l’Intérieur).
- Commander une enquête universitaire visant à dresser un état des lieux de la prostitution dans sa globalité (service du droit des femmes et de l’égalité) ;
- Demander à l’Observatoire national de la vie étudiante de mener une enquête sur la prostitution étudiante (ministère de l’Enseignement supérieur) ;
- Mener une enquête visant à évaluer les besoins des personnes prostituées en matière d’accompagnement (ministère des Solidarités et de la cohésion sociale).