Cellule Poison

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Cellule Poison (tome 2) : Qui suis-je?

Qui suis-je? est le tome 2 d’une série jugée prometteuse par le monde de la bande dessinée. Elle fait état des activités d’une cellule de police spécialisée dans la lutte contre les réseaux de prostitution en Europe aux méthodes parfois peu académiques. Si le tome 1, Immersion, amène le lecteur à découvrir les personnages principaux, le deuxième opus nous plonge directement dans l’univers des trottoirs lyonnais et dans les lieux où se jouent les trafics de femmes.

Claire Guillot, alias Clara, a intégré la cellule Poison en tant qu’agent d’infiltration. Sa mission est de se faire passer pour une prostituée dans le but de démanteler une filière provenant d’Albanie. Au cœur de la violence de la prostitution et face à des mafieux manipulateurs, Clara, qui semble d’abord maîtriser le cours des événéments, se laisse piégée par le double jeu que lui impose sa mission …

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L’intrigue est bien menée. L’auteur, friand des va-et-vient dans le temps, nous donne au final toutes les clefs de l’histoire qui laisse, comme toute série, un maximum de suspens sur la suite.

On retrouve au cœur de cette bande dessinée tous les acteurs d’un bon polar, à savoir les policiers à la limite de la légalité, le voyou passé du côté des flics en quête de sa sœur prise au sein du trafic, la femme flic qui n’a peur de rien … Cependant l’auteur, via quelques personnages secondaires, dénonce le regard cruel de bon nombre sur ce milieu : un chauffeur de bus qui se moque bêtement des prostituées et une vieille dame qui trouve que Clara s’habille comme une « putain« .

L’aspect graphique de cette BD peut décontenancer le lecteur d’albums plus classiques. Laurent Astier utilise un style bien particulier puisqu’il n’associe que deux couleurs sur ses planches. Cette expérimentation graphique associée à un dessin simple et moderne a le mérite de souligner l’aspect glauque et peu engageant de ce milieu.

Cellule Poison (tome 3) : La main dans le sac

Nous découvrions avec plaisir, dans notre numéro 156, les premiers volets de Cellule poison et, avec eux, les aventures de Clara, policière infiltrée dans un réseau de prostitution européen. La main dans le sac est le troisième album de la série. Pour permettre au lecteur de mieux saisir l’ensemble de l’intrigue, cet album fait la part belle au personnage qui tient le second rôle : Zoran, le second agent d’infiltration dans cette aventure.

De ce fait, l’histoire de Clara est mise en suspens sur une grande partie des planches qui composent cette bande dessinée, laissant en attente le lecteur sur la suite de la descente aux enfers programmée de l’héroïne.

En nous racontant la vie de Zoran, jeune homme issu de la minorité serbe du Kosovo, le scénario nous éclaire sur la géopolitique des Balkans, avec notamment sept planches qui décrivent les grandes lignes historiques de cette partie de l’Europe.

Les amateurs d’histoire apprécieront. Cette touche culturelle a le mérite d’aider à la compréhension du contenu de la BD et de la tragédie familiale que vit Zoran, dont la sœur a été enlevée par les trafiquants.

Laurent Astier, l’auteur, semble aussi bien renseigné sur les processus des rabatteurs. Le premier chapitre, « Casting sauvage« , décrit fort bien une technique employée par ces hommes pour appâter « la chair fraîche », comme le dit Zani, l’un des mafieux albanais au cœur de l’intrigue : en fait deux jeunes filles à qui ils feront miroiter gloire et argent pour les enfermer dans leur réseau de prostitution.

Par sa clarté, cette partie constitue presque un outil de prévention. La suite de Cellule poison promet encore de nombreux rebondissements, notamment autour de la seconde vie de Clara, l’héroïne. L’auteur semble tellement immergé dans cette série que, dès la fin de cet album, le quatrième épisode, Dans les serres de l’aigle, est déjà annoncé. Affaire à suivre …