Créé en 1996, il rassemble une centaine d’associations, syndicats, partis de gauche. Il porte un projet de loi cadre contre les violences faites aux femmes. Il a créé en 2002 un groupe de travail sur la lutte contre le système prostitutionnel.
Suzy Rojtman, porte-parole du CNDF
Le collectif se proclame clairement abolitionniste même si on sait que tous les membres du CNDF ne sont pas forcément d’accord. C’est difficile, le collectif est mouvant, il rassemble des organisations selon les mobilisations et les circonstances.
Mais notre tract pour la manifestation pour les droits des femmes du 17 octobre 2009 est parfaitement clair puisqu’il évoque les milliers de victimes de la prostitution qui est une véritable violence faite aux femmes
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Depuis les grandes discussions sur le système prostitutionnel au moment du Protocole de Palerme, en 2000, nous avions délaissé la question de la prostitution à l’intérieur des violences. Nous avons donc tenu à réaffirmer notre position. Personne au Collectif ne s’est opposé à ce point du tract.
Mais globalement, le sujet prostitution n’intéresse pas grand monde en dehors des féministes. Certaines nous reprochent de ne pas avoir prévu la pénalisation du « client » des personnes prostituées dans notre projet de loi-cadre. Ce projet est inspiré de la loi espagnole et donc construit autour des violences conjugales.
La prostitution y figure au nombre des violences, mais sur la pénalisation des « clients » nous avons eu un débat assez vif. Certains de nos membres n’auraient pas accepté, notamment certains Verts.
Sur le principe, pourtant, nous sommes d’accord avec cette mesure, mais au terme d’un vrai travail d’éducation. Il faut comprendre qu’on ne peut pas tout faire sauter le même jour.