Lundi 26 mars 2012, au terme de huit heures d’audition, dans le cadre de l’affaire du Carlton, les juges lillois ont décidé de mettre Dominique Strauss Kahn en examen pour proxénétisme aggravé en bande organisée.
Il encourt 20 ans de réclusion et 3 millions d’euros d’amende, est placé sous contrôle judiciaire et tenu de verser une caution de 100.000 euros. On se souvient que l’ancien directeur du FMI avait participé à des « parties fines » organisées à Paris et à Washington grâce au financement de deux entrepreneurs du Pas-de-Calais, Fabrice Paszkowski, responsable d’une société de matériel médical, et David Roquet, ancien directeur d’une filiale du groupe Eiffage.
DSK a maintenu qu’il ne savait pas que les femmes qu’il rencontrait dans les « soirées libertines » dont il était friand, étaient rémunérées. Certaines d’entre elles ont pourtant soutenu qu’il ne pouvait l’ignorer. On peut s’étonner en effet de la naïveté d’un dirigeant de carrure internationale, habitué, plus que tout autre, aux pratiques de ce genre, si répandues dans les milieux du pouvoir et de l’entreprise… Pour les juges, DSK a largement dépassé le stade de la complicité en prenant part, activement, au fonctionnement du réseau de prostitution.
L’un des avocats de DSK, Maître Malka, a jugé « invraisemblable » l’accusation de proxénétisme en bande organisée pour « une simple activité libertine », et accuse les juges de détourner cette notion « à des fins moralistes ». Il s’est inquiété de voir se profiler « un nouveau délit pénalisant les clients de la prostitution ». Néanmoins, l’achat d’actes sexuels n’étant pas sanctionné en France, c’est bien de proxénétisme que Dominique Strauss-Kahn est accusé.
Les avocats de DSK vont faire appel. Par ailleurs, c’est le 28 mars que s’ouvre la première audience du procès civil que lui intente Nafissatou Diallo à New York.