Bangkok Nites

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Nous avons vu « Bangkok Nites », film japonais réalisé par Katsuya Tomita, sorti le 15 novembre 2017 en France.

Elles sont une trentaine de jeunes filles en blanc, alignées sur une travée, numérotées et portant un badge : de couleur blanche pour un verre, bleue pour la nuit entière. Elles rivalisent de sourires et de mimiques pour être choisies par les clients qui défilent dans cette pièce couleur rose bonbon.
Parmi elles, Luck est classée n°1 parce qu’elle est la première, la reine de la rue Thaniya, un quartier rouge de Bangkok, destiné à  la clientèle japonaise. Ils sont près d’un million et demi de Nippons à  se rendre chaque année en Thaïlande pour conquérir un nouveau territoire, celui de la drogue et du sexe. La prostitution est partout, dans les bars, les discothèques, les karaokés, les bains, les clubs d’hôtesses, les rues! 
Comme des milliers de jeunes filles pauvres, Luck est venue se prostituer à  Bangkok, une mégalopole en pleine expansion, pour subvenir aux besoins des nombreux membres de sa famille. Sacrifiée à  sa communauté, Luck ne cesse néanmoins de protéger les siens, en particulier sa mère toxicomane qui refuse de la revoir.
Lorsqu’elle retourne dans le village paisible de son enfance sur les bords du Mékong, pour présenter Ozawa son amant –un ancien client- à  ses proches, Luck s’invente une enfance dorée dans une maison bourgeoise, entouré par un père aimant.
Une mythologie personnelle pour mieux dénier l’insoutenable réalité d’un destin tout tracé ; dans la famille de Luck, les femmes sont prostituées de mères en filles, tandis que les géniteurs sont d’anciens clients.
A travers l’histoire de Luck qui est contaminée par le virus du SIDA, le cinéaste met en lumière la fatalité de la Thaïlande toujours exploitée, hier par le colonialisme et aujourd’hui par le « tourisme sexuel ». D’une durée de trois heures, « Bangkok nites » est un film engagé, sans être voyeur.

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