Une « couverture médicale » de moins en moins « universelle »

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Selon le rapport 2005 de l’Observatoire de l’Accès au Soins, un nombre toujours grandissant de personnes se voient privées de soins médicaux. Au-delà de l’atteinte aux droits humains, c’est bien entendu la santé publique dans son ensemble qui est menacée par cette situation.

L’Observatoire de l’accès aux soins a été créé par Médecins du Monde en 2000 pour vérifier les conditions d’accès aux soins des personnes en situation de précarité.

Ce sixième rapport annuel, basé comme les précédents sur des données recueillies au cours des consultations, des observations des acteurs sociaux, des témoignages de patients, confirme l’aggravation de tendances déjà dénoncées par Médecins du Monde ces dernières années :

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– la barrière linguistique démultiplie les obstacles qui naissent de contraintes administratives de plus en plus kafkaïennes ;
– les personnes privées de soins ignorent le plus souvent leurs droits ;
– les médecins eux-mêmes, particulièrement ceux qui pratiquent des honoraires libres, exigent parfois des frais abusifs, quand ils ne refusent pas de recevoir les allocataires de la CMU ou de l’AME (Aide Médicale d’État)

La proportion des personnes sans droit à la couverture maladie est multipliée par 2,5 par rapport à 2001. Parmi les personnes qui devraient avoir une couverture maladie, 82% n’en ont pas, indique le rapport.

Les vingt-et-un Centres d’Accueil de Médecins du Monde, au fil de leurs 45776 consultations, relèvent pourtant dans la moitié des cas des pathologies nécessitant une prise en charge à moyen ou long terme, un effort financier qui reste hors de portée des patients.

Le rapport dénonce également la souffrance psychique, en augmentation parmi les femmes, de plus en plus nombreuses à se rendre en consultation dans ces centres.

Les bénévoles de Médecins du Monde, qui ont effectué dix mille contacts auprès de personnes prostituées dans le cadre de la prévention des IST, relatent enfin la peur panique, envers la police et les « clients » violents, qui mine cette population.