La « maison close » de Canal+ esthétise la violence

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Les hommes rêvent d’y entrer, elles se battent pour en sortir. Les affiches de la nouvelle série de Canal+, « Maison close », semblent donner avec ce slogan une vision critique de cette institution si souvent idéalisée.

Le problème, c’est que les mots comptent peu quand ils sont écrits en petits caractères sur des images de jeunes femmes légèrement vêtues, offertes aux yeux des passants…

Le mouvement du Nid, association de terrain et qui milite pour l’abolition de la prostitution, s’offusque de cette association de l’image et du texte.

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note la rédaction des Nouvelles News dans sa rubrique « Cafouillages ».

Il n’y a que pour les rapports de domination homme-femme que l’on se permet de tels clichés, explique son secrétaire général à arretsurimages.net. Aurait-on vu, pour une série sur l’esclavage, des affiches avec de beaux esclaves huilés, attachés, avec ce slogan, « ils rêvent de se libérer de leurs chaînes » ?, interroge Grégoire Théry.

De plus, la chaîne surfe sur le fantasme de femmes sexuellement disponibles pour les hommes. C’est une vision réactionnaire de la sexualité masculine, ajoute Grégoire Théry, tous les hommes ne rêvent pas d’être des clients prostitueurs. Il y a des hommes, comme nos militants, notamment, qui considèrent que payer pour un rapport sexuel est une manière d’imposer ce rapport sexuel.

Bien sùr, la chaîne pourra toujours plaider la liberté d’expression… Mais liberté d’expression de qui ?, interroge Les Nouvelles news.