Témoignages

Qui peut le mieux exprimer les réalités du système prostitutionnel, sinon les personnes prostituées elles-mêmes ? Si vous souhaitez témoigner, contactez-nous !

Sonia : Je garde en moi une mutilation cachée.

Trente ans ont passé depuis que Sonia a fait l’expérience de la prostitution. Aujourd’hui, elle tente d’expliciter ce qui lui apparaît comme un marquage, physique et symbolique, une humiliation, un goùt de néant.

Clementina : Libre, mais pour faire quoi, pour aller où?

Clémentina a été reconnue victime de la traite des êtres humains. Enlevée dans son pays, l’Albanie, par un réseau, elle a tout subi : les pires violences des proxénètes et des « clients » puis l’indifférence d’une société qui n’a pas prévu les moyens nécessaires pour l’aider à se reconstruire. C’est le Mouvement du Nid qui a tout mis en œuvre pour lui permettre de croire encore en l’avenir ; avec du temps, de l’imagination et beaucoup d’amitié.

Caroline : Ils utilisent les techniques des gourous : c’est comme une secte

En 2008, la délégation du Mouvement du Nid du Gard a accompagné une jeune femme prostituée dans un réseau sado-masochiste. Ce soutien a été déterminant puisqu’il lui a donné le courage de porter plainte contre son proxénète. Un procès a eu lieu en octobre 2011, qui a mis en lumière les pratiques terrifiantes du milieu du « BDSM »[[Bondage, Discipline, Domination, Soumission, Sado-masochisme.]]. Caroline [[Prénom d'emprunt.]], l’une des victimes, nous a raconté son histoire.

Carole : Toutes les violences subies polluent ma vie.

Après avoir passé trois ans dans la prostitution et les bars à champagne de Belgique, Carole est hantée par ce qu’elle a vécu. Loin des images branchées et libertaires des médias, elle décrit un système fondé sur la violence, le racket, le racisme, la dépossession de soi. Son sentiment ? Celui d’avoir passé ces années enfermée dans une cave.

Eliane : Pour moi, il y a urgence…

On parle des « besoins » des hommes, de leur éventuelle « misère sexuelle » ; jamais des manques et des détresses des femmes, vécus en silence, jamais du drame que traversent celles qui découvrent que leur mari, leur compagnon, est client. Eliane dit sa révolte mais aussi la tragédie -- le sida -- à laquelle elle a, par chance, échappé.

Monika : Les clients, on leur dit les choses qu’ils ont envie d’entendre

Monika est française. Elle a été placée en foyer à l'âge de 14 ans et a fait une tentative de suicide. Endettée, elle s'est liée d'amitié avec une voisine, Mona, qui lui fait rencontrer la gérante d'un bar.

Stéphanie : La prostitution est évidemment beaucoup plus facile à théoriser qu’à « exercer »…

Stéphanie est une survivante de la prostitution, elle milite au sein de la Concertation des luttes contre l'exploitation sexuelle (CLES). Le 11 octobre 2009, dans le cadre du Forum Social Québécois, la CLES a présenté les résultats d'une recherche sur les "clients" prostitueurs. Stéphanie est intervenue à propos des regards que des femmes ayant une expérience dans l'industrie du sexe portent sur les "clients". Merci à elle et à la CLES, qui nous ont autorisé à diffuser son intervention.

Anne : Sortir des sables mouvants

Nous avons reçu ce témoignage par courriel. Nous le livrons tel qu’il nous a été transmis, avec la promesse faite à son auteure d’un anonymat absolu.

Valérie : La prostitution, une dévalorisation permanente, où répondre au désir de l’autre est...

Valérie nous a confié avec humour et amertume onze ans de prostitution. Son témoignage n'a pas valeur de thèse sur cette activité, qu'elle a exercée comme d'autres, à la marge, en croyant être une dilettante, loin des stéréotypes de la rue ou du bordel.

Fiona : un témoignage lu par la comédienne Éva Darlan

Le 13 avril 2013, 55 associations, des personnalités et 500 participantEs s'unissent à Paris pour revendiquer l'abolition citoyenne du système prostitueur. Au cours de la journée, la comédienne Éva Darlan a donné la lecture du témoignage de Fiona, paru dans Prostitution et Société.
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