L’abolition du système prostitueur sera une avancée sans précédent pour les droits humains

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Le débat est enfin sur la place publique. Souvent passionnel, parfois outrancier, il a ces derniers mois fait couler beaucoup d’encre. La prostitution est toujours un sujet polémique, mais quand il s’agit de l’éventuelle pénalisation des « clients », il enflamme plus que jamais les médias et les esprits. Ce débat est relancé de nouveau à la suite de la déclaration de la Ministre des droits des femmes paru dans le Journal du dimanche du 23 juin 2012.

Comme toujours, les mouvements favorables à la dépénalisation du proxénétisme et à la reconnaissance du « métier », attachés à cette vieille institution et plus encore à sa manne financière, jouent (avec la complicité de certains medias) la carte habituelle : accuser les abolitionnistes de puritanisme et présenter la pénalisation des « clients » comme une mesure hostile aux personnes prostituées.

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Le Mouvement du Nid-France ne se laisse pas intimider. Bien au contraire, il se réjouit des multiples avancées de l’année 2011 et 2012 : le rapport parlementaire visant à en finir avec le mythe du « plus vieux métier du monde » ; le projet interministériel contre les violences faites aux femmes et son volet d’action sur la violence prostitutionnelle ; l’adoption à l’unanimité par l’Assemblée nationale d’une résolution qui réaffirme le choix abolitionniste de la France ; la Convention Abolition 2012 et son appel pour l’adoption d’une loi d’abolition du système prostitueur porté par plus de 40 associations. Sans oublier les prises de position des différents partis politiques à l’occasion des dernières élections.

Le débat est donc relancé. Une nouvelle occasion pour le Mouvement du Nid-France de réaffirmer que la sexualité doit être libérée de l’emprise du marché. La prostitution est une violence, le proxénétisme une entreprise criminelle, la traite des femmes un commerce odieux indigne des démocraties.

Il est maintenant urgent qu’une loi vienne couronner l’idée audacieuse et novatrice d’abolition du système prostitueur ; qu’elle engage un choix de société, qu’elle crée un nouveau consensus, qu’elle permette une qualification de la violence prostitutionnelle à même de susciter la mise en œuvre d’une politique globale et cohérente.