Pour une sexualité libre et égalitaire : la prévention au Mouvement du Nid

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Pour une sexualité libre et égalitaire : la prévention au Mouvement du Nid. Dans ce dossier, nous passons en revue la philosophie et la pratique de la prévention au sein de l’association, qui s’incarnent pleinement dans le nouveau site « Y a quoi dans ma banane », un site interactif à destination des jeunes. 

Comment sensibiliser les jeunes au risque prostitutionnel alors que
l’âge d’entrée dans le système se situe désormais autour de 13 ans ?
Fort de son expérience de terrain auprès des personnes en situation de
prostitution, le Mouvement du Nid a compris depuis plus de 30 ans qu’il était indispensable de faire de la prévention dès le plus jeune âge.

L’association a développé une démarche unique d’éducation populaire, centrée sur le dialogue avec les jeunes, pour promouvoir la possibilité d’une sexualité libre et égalitaire. C’est-à-dire une sexualité libérée de toutes les violences, et des stéréotypes sexistes. Avec « Y a quoi dans ma banane ? », site interactif à destination des jeunes, dernier outil mis en place par l’association en novembre 2023, c’est toute cette démarche progressiste et participative qui s’incarne.

Annonce

La prévention, au coeur du projet associatif du Mouvement du Nid

Le projet associatif adopté en décembre 2023 ne s’y trompe pas : la prévention est un axe primordial d’action pour envisager un monde sans prostitution, où la sexualité serait fondée sur l’égalité et la réciprocité des désirs.

Une longue histoire

Le point de vue de Claire Quidet

Une démarche participative centrée sur les préoccupations des jeunes

sexualite libre egalitaire

En prévention auprès des filles et des garçons, il faut bien évidemment s’adapter à l’âge des élèves. En partant des interrogations et des réflexions des jeunes, le dialogue émerge. Aucun sujet n’est imposé, aucun n’est tabou.

Une méthode participative pour une discussion ouverte sur la sexualité

Remettre les mots à l’endroit, et l’agresseur au centre (encadré)

Claude Ponti, le célèbre auteur de livres pour enfants, parle dans ses œuvres de « mots qui disent le contraire » pour souligner des circonstances où les enfants sont trompés par les mots des adultes. C’est rarement aussi vrai que dans la prostitution, où la stratégie de l’agresseur bat son plein. Le retournement de la culpabilité des violences opéré par l’agresseur sur sa victime y est particulièrement fort. Jusque dans le vocabulaire.

Ainsi, on lit que les jeunes– parfois des filles de 12, 13 ans – « se mettraient en danger », « se prostitueraient », « monnayeraient leurs charmes » seraient « éblouies par l’attrait d’objets de luxe »… Ces expressions sont parfois utilisées pour de jeunes ados en fugue ou des victimes de traite étrangères. Certains médias ou activistes vont jusqu’à les qualifier de « travailleuses du sexe mineures » !… Un retournement qui a pour conséquence d’empêcher les jeunes de se reconnaître comme victimes et de les maintenir dans le déni. Si la société valide, alors c’est bien que c’est leur choix, non ?

Peu de contestation par les parents

Dès le collège : une prévention qui n’est pas uniforme

Où commence le harcèlement ? (Encadré)

Catherine Le Magueresse, juriste, autrice de Les pièges du consentement, ancienne présidente de l’AVFT et aujourd’hui bénévole au Mouvement du Nid, vient de publier aux éditions Alt le petit fascicule « Harcèlement, ça commence quand ? ». Un livre conçu pour
les jeunes, qui relate des situations concrètes de violence, de non-écoute de la victime et de retournement de la culpabilité, qui aide à déjouer la stratégie de l’agresseur ; avant de donner les outils législatifs de compréhension du fonctionnement de la violence. Court, clair, et complet, c’est un bel ouvrage à recommander pour la prévention.

Une prévention féministe et positive

Pour aborder la question des violences sexuelles, les équipes de prévention placent toujours en regard ce qu’est une sexualité, des relations d’amour ou d’amitié qui se passent bien. Et adoptent une démarche féministe.

Le point de vue de Sylvie-Pierre Brossolette, présidente du HCE

Télécharger le dossier complet : PS218-Dossier

y a quoi dans ma banane