Dans de nombreuses villes, le commerce du sexe génère plus d’argent que celui de la drogue
. Voilà une information qui mérite de faire les gros titres ! Si l’industrie du sexe génère des millions de dollars chaque année, elle a jusqu’ici peu soulevé l’intérêt des chercheurs. L’enquête menée dans huit villes des États-Unis, et relayée par l’AFP, est une première.
Si c’est pas blanc, c’est pas bon
L’intérêt de l’étude porte surtout sur le fonctionnement de « l’activité ». Deux proxénètes sur trois recrutent dans leur cercle social et un sur cinq sur Internet, méthode de racolage de plus en plus utilisée. Pour attirer les femmes, rien de bien neuf : la séduction, la possibilité d’argent facile… 15 % affirment utiliser la violence. Près d’un sur 5 avoue imposer des quotas journaliers de gain, de 400 à 1000 dollars, à respecter au centime près. On est tenté de demander : quid de ceux qui n’avouentpas ? Ces proxénètes affirment préférer les femmes blanches, plus demandées selon eux, et les filles plus jeunes car
plus faciles à gérer. Nombreux sont ceux à dire qu’ils interdisent la prise de drogues dures. Vérité (destinée à ne pas abîmer
la marchandise) ou affirmation censée ne pas trop salir leur image ? Les frais annoncés par les proxénètes sont surtout des frais de transport ; le business demande beaucoup de mobilité, notamment pour suivre les grands événements sportifs comme les championnats de basket qui leur rapportent
beaucoup d’argent. Logement, vêtements et maquillage pour les prostituées sont d’autres postes coùteux. Bien entendu, même si l’AFP n’en fait pas état, on sait que tous ces frais ne sont pas réglés par les proxénètes mais bien par les personnes prostituées, tenues de multiplier les passes !
L’entente avec les patrons d’hôtels et la police
On apprend, avec intérêt mais sans surprise, que des associations lucratives peuvent se former avec les patrons d’hôtels et même les forces de l’ordre, lorsqu’ils sont « clients ».Entre 5 et 10 % de la base de ma clientèle, c’est la police, dit un proxénète qui évoque le chantage à l’arrestation. Enfin, il apparaît que les gangs sont de plus en plus impliqués dans ce « marché ». Autrement dit, le « commerce » est prospère et en voie de durcissement. À télécharger Le rapport de recherche : Estimating the Size and Structure of the Underground Commercial Sex Economy in Eight Major US Cities. Estimating the Size and Structure of the Underground Commercial Sex Economy in Eight Major US Cities
Et The Hustle, résumé des principaux enseignements de la recherche : The Hustle