Meurtres de personnes prostituées : le Mouvement du Nid se porte partie civile et dit Halte à l’intox !

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Mi-aoùt 2018, une femme prostituée trans, Vanessa Campos, était tuée au Bois de Boulogne, suite à l’agression de plusieurs hommes qui, semble-t-il, voulaient dépouiller son « client ». Fin mai 2018, Nicoletta, femme prostituée roumaine, était tuée par un « client » à Nîmes. Celui-ci n’était pas d’accord avec le tarif demandé par la jeune femme de 26 ans.

Ces deux nouveaux féminicides prostitutionnels viennent malheureusement allonger la liste des violences subies par les personnes prostituées, violences que nous dénonçons depuis des décennies et qui vont souvent jusqu’au meurtre.

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Mi-aoùt 2018, une femme prostituée trans, Vanessa Campos, était tuée au Bois de Boulogne, suite à l’agression de plusieurs hommes qui, semble-t-il, voulaient dépouiller son « client ». Fin mai 2018, Nicoletta, femme prostituée roumaine, était tuée par un « client » à Nîmes. Celui-ci n’était pas d’accord avec le tarif demandé par la jeune femme de 26 ans. Ces deux nouveaux féminicides prostitutionnels viennent malheureusement allonger la liste des violences subies par les personnes prostituées, violences que nous dénonçons depuis des décennies et qui vont souvent jusqu’au meurtre.

Dans ces deux affaires, le Mouvement du Nid a décidé de se porter partie civile. Christine Blec, présidente de l’association, explique sa démarche : Nous oeuvrons depuis 80 ans aux côtés des personnes prostituées, contre le système prostitueur. En nous portant partie civile, nous visons à faire entendre et reconnaître la violence vécue dans ce système qui est à l’intersection de toutes les dominations. Le Mouvement du Nid, qui se porte régulièrement partie civile dans des procès, le fera désormais systématiquement en cas de meurtre de personne prostituée.

Pour que la violence à l’égard des personnes prostituées, et la longue litanie des féminicides prostitutionnels qu’elle engendre (voir notre rubrique In Memoriam->http://www.prostitutionetsociete.fr/politiques-publiques/droits-des-personnes/article/in-memoriam sur le site de notre revue), puisse enfin reculer, poursuit Christine Blec, pour que le nombre de victimes diminue, nous demandons en outre des mesures d’urgence pour l’application pleine et entière de la loi du 13 avril 2016. (lire aussi notre communiqué du 29 aoùt : [).

Au-delà de ces mesures, qui, bien appliquées partout en France, permettraient enfin reconnaissance et accès aux droits pour toutes les personnes victimes du système prostitutionnel, nous publions conjointement avec Osez le féminisme une tribune dans le Huffington Post, intitulée « Arrêtons la désinformation, la loi prostitution ne met pas les personnes prostituées en danger ! ».

Nous y dénonçons la récupération du meurtre de Vanessa Campos à des fins politiques par les adversaires de la loi. A leur tête, Médecins du Monde, qui a surfé sur la vague d’indignation, par ailleurs justifiée, pour déposer avec d’autres associations début septembre une QPC auprès du Conseil d’Etat, dans l’espoir de voir la loi abrogée.

Dans cette tribune, nous soulignons combien accuser la pénalisation du « client » dans le meurtre du Bois de Boulogne est absurde. Et d’autant plus, comme l’explique notre porte-parole Claire Quidet, qu’abroger la loi du 13 avril 2016 reviendrait à supprimer tout espoir de soutien et d’accompagnement pour les personnes prostituées, tout en laissant le champ libre aux proxénètes et aux « clients ».

→ lire la tribune ici : Arrêtons la désinformation, la loi prostitution ne met pas les personnes prostituées en danger de mort, par Céline Piques (Osez le féminisme) et Christine Blec (Mouvement du Nid).