Bordels allemands à la conquête du troisième âge

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Les proxénètes allemands, emmenés par le propriétaire du médiatique Artemis, poursuivent leurs efforts pour développer la « clientèle » : après les forfaits « sexe, bière et bouffe » à volonté, voici les bordels équipés pour recevoir les vieillards.

Selon le quotidien britannique The Independent du 24 janvier 2011, le secteur proxénète légal allemand souhaite gagner une nouvelle clientèle en aménageant ses bordels : sièges dans les douches et les vestiaires, couloirs agrandis pour permettre le passage de fauteuils roulants… Le journal allemand Der Tagesspiegel, entre autres, a ouvert ses colonnes à un émissaire de l’Artemis, le plus grand bordel berlinois, pour lui permettre de vanter la politique de la maison : Il est important pour nous de montrer que l’Artemis est correctement équipé pour les clients âgés, a t-il déclaré.

Stephanie Klee, porte-parole du lobby Bundesverband Sexuelle Dienstleistungen (BSD)[[« Association fédérale des services sexuels », une association berlinoise, qui travaille sur les questions techniques et politiques pour les exploitants de maisons closes et les prostituées indépendantes.]], présentée comme prostituée enregistrée – mais qui fut elle-même propriétaire d’un bordel… – a immédiatement renchéri, annonçant à la presse qu’elle travaillait à faciliter l’accès à la prostitution pour les pensionnaires de maisons de retraite.

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Cette politique cependant semble moins justifiée par le souci de « l’innovationEn 2007, un bordel de Cologne proposait déjà aux plus de 66 ans de profiter de tarifs à moitié prix. Der Spiegel, [German Brothel Offers 50-Percent Discount to Senior Citizens, 3 mars 2007.]] » que par celui de la communication : les ingénieuses trouvailles des tenanciers de maisons closes, telles que les offres pour les « clientes[[À lire sur ce site : [].]] » ou les forfaits tout compris[À lire sur ce site : [.]], leur offrent immanquablement une publicité gracieusement relayée dans les médias. Le secteur légal proxénète est aussi une vitrine promotionnelle, qu’il convient d’habiller d’anecdotes amusantes et délurées.

Et ce paysage de façade ne correspond qu’à une fraction très maigre de l’ensemble du secteur prostitutionnel allemand : malgré la loi dite « ProstG » de 2002, qui dépénalisait le proxénétisme sous prétexte d’améliorer les « droits » des personnes prostituées, la plupart d’entre elles sont toujours dans la clandestinité, de même que la majorité des proxénètes, peu enclins à « déclarer leurs activités » et ainsi s’exposer à payer des taxes et subir divers contrôles[[Le rapport d’évaluation de cette loi, publié en 2007 par le ministère aux Affaires familiales, concluait ainsi à une absence d’améliorations de la situation des personnes prostituées, qui n’étaient d’ailleurs qu’une minorité à « s’enregistrer » auprès des autorités. Une version est disponible en anglais : Report by the Federal Government on the Impact of the Act Regulating the Legal Situation of Prostitutes (Prostitution Act)]].

Enfin, l’accès aux corps des femmes semble désormais se monnayer de plus en plus sur internet. En témoigne le succès d’un site de Stuttgart, cité en exemple par The Independant : les femmes y sont mises à prix selon une procédure comparable à celle du site d’enchères E-bay (un prix minimal, sur lequel les clients intéressés enchérissent durant un temps limité). Le site attirerait 60 000 visiteurs par jour.