Observatoire de la parité : attention au mélange des genres

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Un communiqué de la Coordination française pour le Lobby Européen des Femmes, 24 février 2011.

La majorité des associations adhérentes de la CLEF (Coordination
française pour le Lobby Européen des Femmes) s’indignent des propos
tenus une nouvelle fois par Chantal Brunel, cette fois dans l’édition de
Marianne du 5 février 2011, en faveur de la réouverture des maisons
closes. Dans ce numéro, elle y est présentée comme députée UMP,
rapporteure de l’Observatoire de la parité
.

Chantal Brunel est totalement libre de s’exprimer sur tous les sujets qui
concernent les droits des femmes, dès lors qu’elle le fait en son nom
propre ou comme députée UMP. En revanche, dès lors qu’elle s’exprime
en tant que rapporteure de l’Observatoire de la parité, ses prises de
positions doivent au préalable être partagées par l’ensemble des
membres de cette instance, dans laquelle siège la présidente de la CLEF.
Ce mélange des genres est totalement incompatible avec les fonctions de
rapporteure de l’Observatoire.

Annonce

La CLEF, qui a participé pendant plus d’un an au collectif d’associations
engagées dans la lutte contre la violence faites aux femmes, désignée
comme grande cause nationale 2010
, ne peut accepter une telle prise de position en faveur de la réglementation de la prostitution, une violence
extrême pour l’immense majorité des femmes et des hommes qui la
subissent – 3% seulement le font par choix, rappelle elle-même Chantal
Brunel.

La loi française se limite, pour l’instant, à criminaliser le proxénétisme et
le racolage, particulièrement la loi sur la sécurité intérieure qui punit le
racolage passif de deux mois d’emprisonnement et de 3.750 euros
d’amende. Force est de constater que la personne prostituée est toujours
davantage traitée comme un-e criminel-le tandis que le recours à la
prostitution par les clients n’est jamais pointé du doigt par les pouvoirs
publics alors que c’est la demande qui crée la prostitution.
Selon la CLEF,
il reste une étape à franchir : la pénalisation du recours aux services
d’un-e prostitué-e par des amendes dissuasives, à l’exemple de la Suède,
qui doit être complétée, bien en amont, par des actions d’éducation et
de prévention.