Laldja : « On est une cible »
Il. Jamais Laldja n’a prononcé le nom de celui dont elle dit :
je voudrais qu’il ne soit plus vivant. Son obsession? Que d’autres jeunes femmes ne tombent pas dans le piège. C’est la raison qui l’a poussée à porter plainte et à témoigner. Tout a commencé en 1991. Laldja avait 20 ans. Elle tenait une pâtisserie en Tunisie, à Nabeul. Son rêve? Voyager. Elle fait alors la connaissance d’un Français, marié, qui lui propose un certificat d’hébergement pour lui permettre de venir à Paris. C’est là qu’elle entame avec lui une liaison et que se noue le premier piège :
Il m’a proposé de faire des photos ; des photos un peu osées. Il avait déjà plus de 60 ans, mais était très séduisant, très beau parleur. C’était difficile de lui dire non.Ensuite, commencent le harcèlement, les menaces d’envoi des photos à la famille ou à la police.
Numéro 143 / octobre – décembre 2003
Éditorial
- Une nouvelle formule pour des convictions renouvelées
Témoignage
- Raïssa : "Les clients, je ne veux plus jamais en parler. Plus jamais y penser."
-...
Enquête sur la prostitution à Paris
Voilà une enquête dont on attendait beaucoup. Et dont on apprend peu : une enquête de surface qui laisse sur sa faim. D’abord il...
Raïssa : Les clients? Je ne veux plus jamais en parler. Plus jamais y...
Je suis arrivée en France au mois de mai. Là-bas, en Albanie, je suis allée à l'école jusqu'à 12 ans. Je n'ai pas eu de parents, c'est ma grand-mère qui m'a élevée. Je n'avais qu'elle et ma tante. À 12 ans, on m'a mariée avec un homme de presque 30 ans. Je ne l'avais jamais vu, personne ne m'a demandé mon avis. En Albanie, ce sont les hommes qui décident.
Adriana : Je suis contente parce que je suis vivante.
Je suis arrivée en France en 1997. J'avais 16 ans. Avant, je vivais chez mes parents, en Albanie, à Tirana. J'étudiais l'anglais dans une école professionnelle. À 14 ans, j'étais d'ailleurs allée passer un an en Angleterre. À 16 ans, j'ai rencontré un jeune homme.
Christelle Taraud, historienne
L’autre chose qui me choque, c’est la permanence du discours réglementariste. Il imprègne totalement les mentalités.
Anaïs, « masseuse » à domicile [1/2]
Femme battue, prostituée, mais « travailleuse indépendante » avec la bénédiction des pouvoirs publics, Anaïs a fini par porter plainte pour proxénétisme contre son mari.
Lilya 4-Ever
Un film "sur les gens riches qui pensent que tout s’achète et sur les pauvres qui doivent vendre tout ce qu’ils ont (...). Sur l’impression que ça fait quand on vous crache dessus".
Paule : Ce qui me dégoûte, c’est tous ces gens qui sont pour la...
Paule a commencé à se prostituer à 20 ans. Plusieurs années après, elle a pu arrêter.
Mais à quel prix... Histoire d'une vie.
Judith Trinquart, médecin
L'éducation est à commencer le plus tôt possible, afin de faire comprendre que le recours à la prostitution n'est pas une forme de sexualité mais une violence.