Morbihan : 500 étudiant·es répondent à notre enquête

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La délégation, présente dans le Morbihan depuis 33 ans, est souvent sollicitée à propos des étudiant·es en situation de prostitution. En 2019, avec l’appui de l’Université Bretagne-Sud, l’équipe a accueilli une stagiaire pour un projet de six mois de recherche sur le sujet.

Cette stagiaire a mené un travail d’excellente qualité, s’appuyant sur un questionnaire quantitatif et aussi sur des entretiens semi-dirigés. 506 étudiant·es ont répondu au questionnaire. La majorité était en licence, avec une moyenne d’âge de 21 ans. Un tiers des répondant·es éprouvent des difficultés financièrement au moins de temps en temps, sans arrêt pour 8 % d’entre eux. Un quart des répondant·es renoncent à certains soins médicaux pour des raisons économiques.

Cinq étudiant·es ont indiqué être en situation de prostitution, vingt autres ont envisagé de le faire. 66 répondants ont répondu avoir déjà payé pour un acte sexuel.

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Résultat inattendu, 80 % des répondant·es pensent que la prostitution est interdite en France. 85 % ignorent l’existence de la loi d’avril 2016 – qui pénalise uniquement les « clients » et les proxénètes et ouvre de nouveaux droits pour les personnes prostituées. 90 % des étudiant·es voient dans la prostitution une activité dangereuse, que l’on exerce en cas de détresse financière. Un quart d’entre eux pense toutefois que se prostituer relève de la liberté sexuelle.

Enfin, à la question « La pornographie est-elle de la prostitution », seul un étudiant sur cinq pense que oui, contre près d’une étudiante sur deux ! Ces réponses, ainsi que le fait que des étudiant·es connaissent une situation de prostitution au cours de leur scolarité – une vingtaine envisage d’y recourir pour pallier une détresse financière – soulignent le besoin toujours pressant de prévention.

La prévention des risques prostitutionnels et la sensi- bilisation aux réalités de la prostitution est une activité importante de la délégation du Morbihan. En 2019, 1 417 jeunes ont bénéficié d’une intervention réalisée par l’équipe : deux heures où sont abordées les questions du sexisme, de l’homophobie et du harcèlement, de la prosti- tution et des autres formes de violences sexuelles, de l’apprentissage de la vie collective dans le respect et l’égalité…

L’évocation par la délégation des conséquences psychiques, sociales et physiques de la prostitution a le poids du terrain, puisque l’équipe accompagne aussi des personnes prostituées. Elle a ainsi aidé quatre d’entre elles (dont une a eu 18 ans cette année) dans diverses démarches : faire valoir leurs droits sociaux, régulariser leur situation, accéder à un logement… Trois de ces personnes souffraient de troubles de la santé et la délégation a aussi pu les accompagner dans leurs démarches de soins.