Des violences incessantes, jusqu’au meurtre

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La délégation de Paris a effectué une dizaine de rencontres en 2018, lui permettant de nouer près de 60 contacts avec des personnes prostituées, 45 femmes et deux personnes transgenres.

La plupart de ces personnes étaient Roumaines, d’autres originaires du Maghreb ou d’Afrique sub-saharienne.

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Les membres de la délégation observent le maintien de la tendance déjà repérée les années précédentes : de moins en moins de personnes dans les rues, fortement exposées à des vols avec violences et des agressions sexuelles ; peu de « clients » ; des personnes prostituées qui rapportent encore trop souvent un harcèlement policier particulièrement dans les 18ème et 19ème arrondissements de Paris.

Dans les quartiers nord de la ville, les personnes prostituées ont signalé à la délégation qu’elles ne reçoivent plus ou trop rarement la visite de travailleurs sociaux et de santé qui passaient auparavant, venant d’autres associations.
Pour la délégation, l’activité de rencontre est en plein redéploiement, suite à l’arrivée de nouveaux bénévoles.

La survenue du meurtre d’une personne prostituée, Vanesa Campos, assassinée au Bois de Boulogne le 16 aoùt 2018 a plongé la délégation dans la tristesse et la révolte : Une personne prostituée de plus violentée et tuée. Les bénévoles du Mouvement du Nid Paris pensent à Vanesa (…) Nous rappelons (…) que malheureusement la prostitution tue tous les jours. Le passage à l’acte de violence (le meurtre en l’espèce) est possible parce qu’un envi- ronnement complaisant garantit à l’agresseur une forme d’impunité, a dénoncé l’équipe dans un communiqué, interrogeant la part de responsabilité de la société toute entière dans les meurtres, les viols, les tortures, les violences physiques et psychologiques dont ces femmes, personnes transgenres et hommes sont victimes (…) Nous dénonçons la discrimination faite aux personnes victimes du système de violence qu’est le système prostitueur (…) les personnes telles que Vanesa, dans des conditions particulièrement dures, sont confrontées au pire quotidiennement uniquement pour qu’une poignée d’hommes, “des clients”, des violeurs, puissent continuer à jouir de leurs privilèges sexuels sur le corps des plus vulnérables.