Femmes en résistance, le magazine

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Les femmes sortent du silence. Elles le valaient bien ! Un beau trimestriel, qui leur rend la place qui leur revient, une qualité des textes et des photos à la hauteur, voilà le premier numéro de Femmes en résistance, le magazine. Un pari lancé par l’association Femmes ici et ailleurs avec le photojournaliste Pierre-Yves Ginet, un « zéromacho » qui parcourt la terre entière depuis 15 ans pour faire connaître celles qui écrivent l’histoire de notre temps[[Son beau livre, Femmes en résistance, est paru en 2009 aux éditions Verlhac : plus de 200 photographies et textes, récoltés dans 17 pays à travers les 5 continents.]].

À l’heure du village planétaire, elles nous sont proches, celles qui font bouger les lignes, mais qui intéressent si rarement les grands médias, plus friands du décolleté des bimbos : des femmes pensantes, agissantes, déterminées, des citoyennes qui, jour après jour, se lèvent contre les totalitarismes, les cataclysmes et les guerres, et geste après geste, changent le monde. Une bouffée de grand air loin des stéréotypes recuits, des sujets estampillés « femmes » et des discours passifs sur les malheureuses victimes.

Annonce

La parution fin 2012 d’une telle revue, après de nouveaux médias en ligne comme Les Nouvelles News ou Egalité-infos, est un signe des temps. C’en est fini de l’infini silence des femmes, celui qui traverse depuis toujours livres d’histoires, médias, oeuvres artistiques… L’édito relève fort justement la modestie, la discrétion, l’effacement, l’acceptation des tâches subalternes, ingrates, sans honneur et sans gloire, mais qui usent les yeux, le corps et le cœur, qui ôtent le temps et le goùt du plaisir, si peu fait pour les femmes. Le changement, c’est maintenant, avec la sortie de l’invisibilité.

Et le champ à couvrir est immense ! Une quarantaine de pages suffit à donner vie à des héroïnes, souvent de l’ombre, dont les actes de résistance, l’inventivité, la dignité, donnent envie de se mettre en marche. Marie-Jo Chombart de Lauwe, ancienne déportée à Ravensbrück, qui témoigne du fait qu’une valeur n’existe que si elle se vit ; mais aussi Amira Yahyaoui, blogueuse tunisienne, Mama Hawa, engagée aux côtés des réfugiées somaliennes, la pakistanaise Malala, qui à 14 ans est le symbole de la lutte contre les extrémistes, la journaliste mexicaine Lydia Cacho, menacée de mort et exilée aux Etats-Unis, la saoudienne Manal Al Sharif qui ose prendre le volant et diffuser des vidéos sur YouTube… Toutes libres et vivantes. Et pas seulement au bout du monde. Si le magazine enquête sur les Lybiennes, plus près de nous – très près -, il se rend dans un refuge belge pour femmes victimes de violences conjugales. Reportage d’ici, reportage d’ailleurs… L’étendue et l’universalité des violences imposées aux femmes parce qu’elles sont femmes, est hélas le constat qui s’impose.

Mais au delà d’histoires de combat et de courage (ô combien), Femmes en résistance est là pour mettre en relief les bonnes pratiques, les forces, les avancées, que ce soit en Palestine, au Mali, en Uruguay (où les femmes ont emporté la victoire pour le droit à l’IVG après 27 ans de combat) ou en France : de la crèche anti-sexiste de Saint-Ouen à la coopérative montée par les anciennes de Lejaby.

Rassembler les morceaux épars d’une histoire en marche ; lui donner la cohérence et la lisibilité dont elle manque, c’est tout l’objet de cette revue peu ordinaire à laquelle nous souhaitons longue vie. Le 21e siècle sera celui des femmes ou ne sera pas.

S’abonner, c’est un engagement, une manière d’entrer dans l’action. Le magazine est associatif et vit sans publicité payante. A vous, à nous de le faire vivre.
Rendez-vous sur leur site ! Femmes en resistance