La prostitution est-elle un « métier » comme un autre ? Le sexe peut-il être du travail ? Alors qu’une vaste offensive patriarcale et ultralibérale promeut l’expression « travail du sexe », il nous est apparu indispensable de nous pencher sur les tenants et aboutissants de ce terme, souvent utilisé pour « ne pas stigmatiser ».
Les constatations de terrain, les témoignages des « premières concernées », les survivantes, comme les analyses féministes et philosophiques de la prostitution et du travail en font pourtant deux choses incompatibles.
Alors que certains répètent comme un mantra « le travail du sexe, c’est du travail » (Sex Work is Work), nous ne pouvons que réaffirmer :
La prostitution, ce n’est ni un travail, ni du sexe. C’est une violence sexuelle et sexiste, un symbole de la domination des hommes sur les femmes.
Téléchargez notre dossier complet ici PS214-Dossier Ni un travail ni du sexe
Retrouvez une grande partie des interviews et des citations de notre dossier dans notre rubrique dédiée
- Annie Ferrand : il paie pour qu’elle consente et se taise
- Rachel Moran : l’expression « travailleuse du sexe » est une arme rhétorique pour normaliser la prostitution
- Laure Ignace : Légaliser le « travail du sexe » aurait des implications sur toutes les femmes qui travaillent.
- Daria Khovanka : le terme « travail du sexe », je le vis comme du négationnisme
- Geneviève Fraisse : on est passé de la ‘propriété’ à la ‘possession’ des femmes
- Laurence Rossignol : le « travail du sexe » perpétue tous les stéréotypes à la racine du viol.
- Rachel Silvera : dans la prostitution, c’est l’intégralité de la personne qui est atteinte.
Ne manquez pas, lundi 12 décembre en direct sur zoom, notre 8e webinaire Lundi de Prostitution et Société, qui sera l’occasion de présenter ce numéro et de discuter autour de ce thème, avec Claudine Legardinier, journaliste, Catherine Le Magueresse, juriste et Esther, survivante de la prostitution. L’inscription est obligatoire ici : lien d’inscription