Le Mouvement du Nid-France va louer un mini-car pour faire visiter les maisons closes

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Après Christine Boutin, (et il y a quelques années Françoise de Panafieu), c’est au tour de Chantal Brunel, députée UMP, vice-présidente de la commission spéciale chargée de… la prévention et la répression des violences faites aux femmes de proposer dans son livre « Pour en finir avec les violences faites aux femmes » d’envisager la réouverture de maisons closes.

Empêtrés dans une gestion répressive et inefficace de la prostitution, les député-e-s de droite peuvent toujours compter sur le miroir aux alouettes de la « réouverture-des-maisons-closes » lorsque font défaut l’imagination ou le courage politique.
Quand donc les femmes et les hommes politiques écouteront les associations qui depuis des décennies font des propositions concrètes pour une ambitieuse politique publique du traitement de la prostitution en France ?

Pourtant, comment ne pas adhérer au titre du livre de Madame Brunel, « Pour en finir avec les violences faites aux femmes ? ». Comment ne pas lui emboîter le pas lorsqu’elle dénonce, en matière de prostitution, la loi Sécurité Intérieure qui démontre son échec dans la lutte contre les trafiquants, pourtant invoquée pour justifier la répression des personnes prostituées pour racolage ? En revanche, comment imaginer qu’une députée soucieuse de combattre les violences ne trouve rien de mieux que pousser les femmes dans les bordels, même « minutieusement contrôlés » (Le Monde, 28/01/2010).

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Le Mouvement du Nid-France avait pourtant connu un instant d’espoir en entendant la députée vanter le succès de la politique suédoise en la matière. Allait-elle prôner une politique globale et ambitieuse de lutte contre l’ensemble des violences faites aux femmes, sur l’exemple suédois ? Une politique fondée sur l’égalité hommes/ femmes qui compte le client prostitueur au nombre des responsables de ces violences et pose une norme éthique novatrice interdisant l’achat de « services sexuels » ? Que non. Frileusement, elle préfère se replier sur la « solution » la plus éculée : rouvrir des « maisons closes ».

A l’heure où le bilan honteux des Pays-Bas dit assez à quel point ces établissements ne font que booster l’activité des trafiquants et encourager les « clients » à consommer des femmes comme des pizzas, pour le Mouvement du Nid-France, il n’existe pourtant qu’une « solution » : en finir avec les bordels. L’immense majorité des personnes prostituées refuse d’ailleurs plus que tout le retour des maisons closes, dont elles connaissent trop la logique carcérale.

En attendant d’acheter un mini-car pour emmener Madame Brunel, avec Madame Boutin (que nous avons conviée il y a peu) et tout autre député-e qui persisterait à radoter, pour visiter les bordels belges, suisses, allemands ou néerlandais, tous minutieusement contrôlés, nous les invitons à rejoindre le Mouvement du Nid-France et 13 autres associations, le 11 février, à l’Assemblée Nationale lors du colloque bilan sur les « Politiques publiques de la France en matière de prostitution ». Un front de refus du système prostitutionnel , constitué de personnalités de tous horizons, interpellera les élus de la République et les Partis politiques afin de les engager à une véritable alternative politique, capable de préserver la sexualité de toute violence et de toute contrainte, y compris économique.

Un pas de plus pour en finir avec les violences faites aux femmes (Grande cause nationale 2010), et notamment avec la prostitution, cette survivance archaïque au coeur de la démocratie.