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Tribunes et interviews

Contributions d’expert·es, de militant·es associatifs, de survivantes de la prostitution pour nourrir la réflexion et les débats sur le système prostitutionnel,  l’ensemble des violences contre les femmes et l’égalité femmes hommes.

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La demande des « clients » en question à l’ONU

Le recours aux personnes prostituées n’est pas un droit fondamental des hommes. En février 2006, Sigma Huda, rapporteuse spéciale sur les droits fondamentaux des victimes de la traite des êtres humains, en particulier les femmes et les enfants, a publié son premier rapport[[Intégration des droits fondamentaux des femmes et de l'approche sexospécifique, Sigma Huda / Conseil économique et social des Nations Unies, février 2006. À télécharger sur cette page.">ce qui] témoigne d’une interprétation profondément erronée de la pratique actuelle de la prostitution dans le monde. Abordant la dimension de la demande des "consommateurs de services sexuels", Sigma Huda rappelle la nécessité pour les Etats de prendre des mesures dissuasives en référence à l’article 9 du Protocole :
Les Etats Parties adoptent ou renforcent des mesures législatives ou autres, telles que des mesures d’ordre éducatif, social ou culturel, notamment par le biais d’une coopération bilatérale et multilatérale, pour décourager la demande qui favorise toutes les formes d’exploitation des personnes, en particulier des femmes et des enfants, aboutissant à la traite.
Pour la rapporteuse,
en s’engageant dans un rapport sexuel rémunéré, le consommateur de services sexuels inflige à la victime de la traite un grave dommage supplémentaire qui équivaut à un viol, en sus et au-delà des moyens préjudiciables employés par d’autres pour la faire entrer ou la maintenir dans la prostitution.(…) Il existe de sérieuses raisons de penser que de nombreux consommateurs de services sexuels savent que les femmes et les enfants avec lesquels ils ont des rapports sexuels sont soumis à des moyens illicites énoncés dans le Protocole, et que des normes culturelles très répandues encouragent le recours à des personnes prostituées malgré cette connaissance.
Sans illusion, elle ajoute que
même les mieux intentionnés des consommateurs de services sexuels seront probablement incapables de faire la différence entre les femmes qui ont été victimes des moyens illicites énoncés dans le Protocole et les autres, si tant est que celles-ci existent.
En considérant le caractère sexospécifique de la demande, Sigma Huda relève un acte dans lequel les acteurs se conforment à des rôles sociaux qui prescrivent certaines manières masculines de se comporter, de penser, de savoir et de posséder un pouvoir social. Elle dénonce des hommes qui s’engagent
dans une forme hautement sexualisée de racisme dans laquelle ils se convainquent rationnellement que l’exploitation sexuelle ne porte pas préjudice aux femmes et aux enfants de race, de nationalité ou de groupe ethnique différents.

Réprimé-e-s, les prostitué-e-s sont plus vulnérables

La politique de lutte contre la traite a jusqu’ici été axée sur la prévention et la répression du comportement des trafiquants ou sur la réduction de l’offre des victimes par l’intermédiaire de campagnes d’information ou autres. La Rapporteuse juge ces mesures importantes et nécessaires mais estime qu’elles doivent s’accompagner de projets ciblés visant expressément à décourager la demande. Elle accompagne ses réflexions d’une affirmation de taille dans un texte de l’ONU : le recours à des personnes prostituées n’est pas un droit fondamental des hommes. Faisant état de la loi suédoise qui pénalise les clients, elle la juge particulièrement appropriée contre la demande, notamment pour sa fonction normative. C’est une expression concrète et tangible de la conviction qu’en Suède les femmes et les enfants ne sont pas à vendre. Sigma Huda critique les lois internes qui répriment les personnes prostituées et contribue à les rendre plus vulnérables et plus susceptibles de devenir victimes du proxénétisme. Face à l’argument de la clandestinité croissante de la prostitution, toujours opposé à ceux qui souhaitent la pénalisation des clients, la Rapporteuse estime que la légalisation de la prostitution a pour effet de faire passer des atteintes aux droits de l’homme pour un simple travail légitime, "occultant" ainsi certaines atteintes commises au vu de tous. Pour elle, cette légalisation crée un climat favorable à la demande et doit donc être déconseillée. Enfin, elle souligne l’avancée importante que représente l’instauration de la compétence extraterritoriale permettant par exemple de poursuivre les adeptes du tourisme sexuel impliquant des enfants. Elle se félicite particulièrement des mesures prises par l’ONU, les Etats-Unis, la Norvège qui ont interdit à leur personnel militaire d’avoir recours aux services de personnes prostituées et termine en citant des campagnes d’information, d’éducation et de sensibilisation visant à décourager la demande (Chicago, sensibilisation du grand public ; Madrid, campagne d’affichage, etc).
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Pourquoi la GPA n’est pas un « progrès » pour l’humanité

Les défenseurs de la GPA véhiculent de nombreux mensonges pour la présenter comme une pratique « cool et tendance ». Mise au point face aux principaux d'entre eux.

Marche des Femmes : Le corps des femmes, un enjeu majeur pour le patriarcat...

Après 2000 et 2005, la 3ème Marche Mondiale des Femmes se met en route du 8 mars 2010 au 17 octobre 2010. Partout dans le monde, des femmes se passeront le relais et lanceront des initiatives et des revendications contre la pauvreté et la violence sexiste.
Depuis la Marche de 2000, la MMF est devenue un mouvement permanent, féministe et anticapitaliste. La Coordination Française a adopté en 2007 un texte qui fait le choix de l’abolitionnisme en matière de prostitution.
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#metoo : les personnes prostituées sont aussi des victimes de violences sexuelles !

Quel est le point commun entre Catherine Deneuve, Catherine Millet, Catherine Robbe-Grillet, Brigitte Lahaie, Peggy Sastre, ou encore Elisabeth Levy, toutes signataires de la « tribune des 100 » qui a soulevé tant de débats début janvier? Toutes avaient signé, voire initié, au moment du débat sur la pénalisation des clients (dans le cadre de la proposition de loi visant au renforcement de la lutte contre le système prostitutionnel), des pétitions pour défendre les hommes clients. Pour nous qui analysons la situation sur le terrain et dans le débat d'idées, cela n'est pas un hasard... Et est riche d'enseignements.

Rhéa Jean, philosophe

Être abolitionniste, c'est défendre la liberté sexuelle!
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Sarah Benson, présidente de CAP International

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On ne peut pas lutter contre les violences faites aux femmes et mettre à part la prostitution. Elle en est partie intégrante.

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La loi du 13 avril 2016 crée entre l'Etat et les personnes accompagnées un lien de confiance.
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